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Du sang frais dans des veines centenaires

Comment le tram de Marseille a survécu au XXème siècle

11 mars 2015

Aujourd’hui comme hier, les trajets quotidiens sont vus comme une contrainte dont tous rêvent de se passer.

Voiture ou transport public ? Trop souvent, l’opposition se résume à choisir entre : soit les embouteillages et l’agressivité des autres conducteurs ; soit les retards imprévisibles, les travaux et les grèves…

Et il nous faut tous les jours supporter ces inévitables trajets, avec les même inconvénients qu’il y a un siècle. Car même si les temps ont changé depuis le temps des calèches à cheval, les grandes questions restent les mêmes : rapidité, régularité et ponctualité.

De nos jours, alors qu’aux États-Unis on rêve de voitures qui se conduisent toutes seules et de drones de livraison, une autre révolution, beaucoup plus silencieuse, se produit depuis une dizaine d’année en Europe.

Et aujourd’hui, Transit App est heureuse d’apporter sa contribution, son petit morceaux de technologie à cette (r)évolution, en intégrant la ville de Marseille, ainsi que toutes les Bouches-du-Rhône.

Des chevaux aux smartphones : l’histoire des trams de Marseille

Regardons quelques instants tout le chemin parcouru, et comment les transports ont évolué à travers les siècles, par l’exemple des trams marseillais.

Les premiers transports en commun de Marseille sont apparus en 1840. Au début limités à trois lignes d’omnibus, on en compte 69 quinze ans plus tard… gérées par 25 compagnies différentes ! Cette absence d’autorité centrale engendre une anarchie comme il en existe de nos jours dans des villes comme Nairobi au Kenya.

Ces omnibus n’étaient pas encore sur rail. L’obstacle étant la forme des voies ferrées elle-même, avec leur rail en champignon, qui ne pouvaient être installées sur la chaussée. Il fallut attendre l’invention du rail en U par le français Alphonse Loubat pour que les chemins de fer puissent battre le pavé.

La technologie fut adoptée en 1876 par Marseille. La force du rail est de réduire les frottements entre la route et le véhicule, rendait les tramways beaucoup plus facile à tracter par… des chevaux. Les moteurs mécaniques n’arrivant que plus tard.

Toujours en 1876, les différentes compagnies de transport furent fusionnées pour former la Compagnie générale française des tramways (CGFT). Ce fut donc elle qui eu dont l’honneur d’inaugurer le premier tramway de la ville, sur La Cannebière évidemment.

En quelques années, les trams envahirent la ville. Durant la seule année 1877, ils permettent déjà plus de 7 millions de trajets. L’électricité arriva ensuite, en 1899, pour le 25ème centenaire de la ville.

Le succès des trams de Marseille fut phénoménal. Le pic de trafic eu lieu en 1941, année durant laquelle les tram marseillais permettent 217 millions de voyage.

Mais déjà, les trams perdaient de leur superbe.

Pourquoi ?

La voiture à essence commençait a arriver en ville, et les trams furent rapidement considérés comme des objets du passé. On les accusaient alors de bloquer le trafic. On pensait que chacun aurait bientôt sa voiture — ce qui eu lieu — et que cela règlerait le problème des transports quotidiens — ce qui… comment dire… fut un gros, complet, total et lamentable échec, disons-le.

Les bombardement de la guerre et les réparations nécessaire donnèrent un bon argument à la municipalité marseillaise pour tirer un trait sur le système.

Une seule ligne de tram survécu : la 68. Reliant Noailles à Saint-Pierre, ses rails serpentent dans la chaussée depuis 1893. Elle survécu grace à une particularité unique : son tunnel. Par manque d’aération, il ne pouvait être ouvert aux bus et à leur pot d’échappement.

Même s’il était le dernier tram de la ville, il restait incroyablement populaire. Il transportait encore un million de personne lorsque son service a été suspendu en 2004 pour travaux majeurs.

Les trams de Marseille ont donc circulé sans interruption durant tout le XXème siècle. Ils ont survécu à deux guerres mondiales, ont connu trois républiques et, en 143 ans, ont fait voyager six générations de marseillais.

… mais ils n’étaient pas morts…

L’immortel tram marseillais

Marseille ne fut pas la seule ville à supprimer des lignes de tram. Entre la crise de 29, les destructions de la Seconde Guerre mondiale et la démocratisation de l’automobile après-guerre, le XXème siècle ne leur a pas été clément.

Paris supprima son réseau dans les années 30, Londres fit de même peu après. En France, seuls survécurent les réseaux de Lille, de Saint-Étienne… et — comme on l’a vu — de Marseille.

Dans les trente glorieuses, on multiplia les autoroutes et les voies rapides. La solution devait être la voiture personnelle. Mais très vite, on s’aperçu que la ville ne pouvait absorber un tel trafic. Si chaque habitant essaye d’aller au travail chaque matin en voiture, la ville explose, les rues débordent, le trafic s’arrête, et plus personne ne va nul part.

Devant ce constant, les villes repensèrent leurs transports en commun. Le tram revint dans les esprits, à Marseille comme ailleurs.

Après son interruption en 2004, le tram fut rapidement réintroduit trois ans plus tard avec des trams plus confortables, un service amélioré et une ligne supplémentaire. Non loin de là, les trams d’Aubagne, qui avaient aussi disparus, renaissait en 2013.

Marseille est désormais un cas d’école pour les villes qui cherchent à construire un système de transport en commun qui résiste au temps.

Car si les trams coûtent plus cher à la construction, les coûts d’entretien sont inférieurs, mais aussi et surtout, ils sont plus appréciés par les voyageurs. Sincèrement, ils ne vous donnent pas envie de les essayer ?

Extérieur du tram de Marseille

Intérieur du tram de Marseille

Extérieur du tram d’Aubagne

Intérieur du tram d’Aubagne

Motifs décontractés pour les sièges du tram d’Aubagne
Notre contribution

Le système de transport en commun de Marseille a traversé les époques. Ce sont les mêmes lignes qui transportent, au XIXème comme ce matin même, un nombre considérable de voyageurs quotidiens. Et l’engagement de la ville dans les transports publics s’est littéralement inscrit, à travers les siècles, dans le sol de ses rues.

Notre mission, et notre combat, est de promouvoir les transports en commun et, plus largement, la mobilité urbaine. Aujourd’hui, nous sommes fiers d’apporter notre pierre à l’édifice des transports marseillais en intégrant les transports de Marseille et de toutes les Bouches-du-Rhône à Transit App.

On est même allé jusqu’à faire deux icônes de tram spécialement pour l’occasion, pour que les marseillais et les aubagnais se sentent chez eux dans Transit App (et aussi parce qu’on est un peu perfectionniste…) :

Depuis ce matin, nos compatriotes de Marseille ont désormais accès en un clin d’œil aux informations en temps réel des bus et des trams. Grace à Transit App, vous savez dans combien de temps va passer votre bus. Non pas dans combien de temps il devrait passer, mais dans combien de temps il va réellement passer. Vous pouvez suivre le déplacement de votre bus, en temps réel, sur nos cartes, dans une interface intuitive, efficace et élégante.

Grace à nous, vous n’attendez plus votre bus, et vous ne le ratez plus. Vous savez, à tout instant, où il se trouve, et dans combien de temps il va passer.

Marseille a prouvé que voyager en transport en commun ne pouvait se limiter à être une contrainte. Il est un morceau de notre vie de tous les jours. Et — croyez-le où non — nous allons vous montrer que ça peut même être une partie de plaisir…


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